Motu proprio – urgent

Mes chers fidèles,

Nombre d’entre vous, en effet, ont été attristés, bouleversés voire révoltés par le Motu Proprio « Traditionis custodes », publié au coeur de l’été, le 16 juillet dernier. 

Vous trouverez ci-dessous une supplique filiale adressée au Saint-Père ; si vous la jugez pertinente, je vous invite très chaleureusement à la signer et à la diffuser, le plus largement possible, autour de vous.  Souvent, nous nous demandons – outre la prière, plus que nécessaire ! – ce que nous pouvons faire. L’une des réponses se trouve ci-dessous. 

Soyez assuré de ma prière très cordiale de pasteur, pour toutes vos intentions, en cette période de rentrée,

Abbé Jean-Baptiste Moreau

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Très Saint-Père, 

Chrétiens de tous horizons, nous aspirons à voir l’Eglise que nous aimons cheminer toujours plus avant, dans la paix ; nous savons combien celle-ci est un bien précieux et fragile. Tout comme est précieuse et fragile sa petite sœur qu’est l’unité. 

Aussi, nous n’avons pas compris. 

Nous n’avons pas compris comment le motu proprio « Traditionis custodes » pouvait nous faire avancer ensemble sur ce chemin de l’unité et de la paix. 

Nous n’avons pas compris comment le trouble profond, né dans le cœur des prêtres, des séminaristes, des fidèles attachés aux célébrations liturgiques selon le Missel romain de 1962 – trouble qui va bien-au-delà des communautés « traditionnelles » et touche de nombreux chrétiens, abasourdis par la rigueur implacable du texte – pouvait faire grandir la paix. 

Nous n’avons pas compris comment le droit de cité drastiquement restreint, pour cette liturgie et tous ceux qui y sont attachés, pouvaient faire grandir l’unité. 

Dans la maison commune, tous sont égaux, tous sont frères. L’église est trop maternelle pour qu’il y ait en son sein des citoyens de seconde zone, des enfants mal aimés – soumis à un strict régime de restrictions draconiennes, permissions minimales, disparition déjà programmée. 

Le peuple de Dieu n’a pas été consulté pour cette grave décision ; mais le peuple de Dieu, avec sa simplicité et sa franchise, avec tout son filial respect et son amour, vient à vous, très Saint-Père, pour vous dire son incompréhension et sa peine, et pour vous demander d’y remédier, comme un père. Pour que, dans la saine et légitime diversité des mille visages de l’Eglise, continuent de grandir la paix et l’unité. « Conservons l’unité de l’esprit par le lien de la paix !  » (Eph, 4,3) : tel est notre vœu le plus cher.